ÉMILE MORIN

ÉMILE MORIN
31.08.2016 / 31.08.2017

C’est avec grand plaisir que Sporobole, en collaboration avec l’Université de Sherbrooke, accueille l’artiste Émile Morin dans le contexte de la résidence art-science 2016-2017. L’artiste est jumelé avec le professeur Patrice Masson et le professionnel de recherche Nicolas Quaegebeur du Groupe d’acoustique de l’Université de Sherbrooke (GAUS).

Le travail de création d’Émile Morin est celui d’une constante tentative de développer des systèmes complexes qui émergent de l’interaction de divers codes, par l’imbrication de dispositifs qui sont initialement étrangers l’un à l’autre. Ses pièces utilisent entre autres, les dérangements des processus perceptuels; font usage d’algorithmes pour leur automatisation; s’attarde, par une pratique de l’entrelacement à réaffirmer la complexité du monde.

Émile Morin s’intéresse à l’architectonique des oeuvres, pour mettre en évidence l’imbrication étroite de certaines oeuvres avec les dispositifs (conceptuelles et technologiques) qui les composent. Plus qu’une simple compréhension machinique des oeuvres, il suppose que l’on s’intéresse aux fonctionnements mêmes de leurs dispositifs afin d’en révéler les modalités opérationnelles qui s’inscrivent comme de nouveaux langages, qu’il faut étudier pour ensuite les traduire et les transposer.

C’est cette approche qu’il propose de mettre en oeuvre pour cette résidence sur le territoire croisé de l’art et la science. Elle délimite le fondement de sa collaboration avec les chercheurs du GAUS (groupe d’acoustique de l’Université de Sherbrooke), par la découverte préalable du territoire de recherche des scientifiques, avec ses codes, ses procédures, et la nature des embrassements qui s’y produisent.

Si c’est par l’échange des savoirs qu’il compte tracer les conditions de cette recherche conjointe, cela nécessite d’en différer toute préconception de l’aboutissement. Il demeure qu’Émile Morin y cherche, comme dans l’ensemble de son travail de création, à développer des systèmes complexes, inédits et imprévus, et cela, en tentant de tracer les modes opérationnels des dispositifs scientifiques des chercheurs associés; d’en traquer les anomalies acoustiques; d’imaginer leurs détournements possibles; de chercher à rendre visibles les inaudibles ultrasons qui les occupent; de rendre audible l’espace sonore comme on ne l’a jamais vu…